Dans le cadre de la compagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux filles et femmes, l’APFB, en partenariat avec PNUD Burundi a organisé en date du 10 décembre 2021 à l’hôtel club du Lac Tanganyika, un atelier de réflexion sur la problématique des abandons scolaires chez les jeunes filles au Burundi. Cette activité a été rehaussée par le Représentant Adjoint de PNUD au Burundi Mr Titus Osundina et la Représentante Légale adjointe de l’APFB Mme Leslie Glyadis AKIMANA.
Cette activité a réuni en tout une trentaine de participants qui avaient représenté une dizaine des Organisations et mouvements féminin œuvrant dans le domaine de lutte contre les abandons scolaires avec un objectif de proposer des pistes de solutions pour réduire les cas des abandons scolaires chez les jeunes filles au Burundi.
Dans son mot d’ouverture Madame Leslie G. AKIMANA, Vice Représentante Légale de l’APFB, a remercié le PNUD qui a accepté de collaborer dans l’organisation de l’activité. Elle a souligné que malgré les efforts considérables du Gouvernement dans l’éradication des abandons scolaires, le nombre des cas resté élevé chez les jeunes filles. « Titre d’exemple, 1 323 jeunes filles ont abandonnée l’école suite à la seule cause des grossesses en milieu scolaire » a-t-elle paraphrasée, avant d’affirmer qu’elle espère que les participants dans l’activité vont proposer des pistes de solution pour lutter contre les grossesses en milieu scolaire.
Quant à Titus Osundina, Représentant Adjoint de PNUD Burundi, il a mentionné, dans son allocution d’ouverture, que tous naissent libres et égaux en droit et en dignité et que le combat pour la construction d’un monde sans discrimination (Réalisation des ODD 5 et 6) est un combat de tout le monde.
Dans les échanges sur la présentation de l’état des lieux des abandons scolaires chez les filles au Burundi qui a été faite par Mademoiselle Ange Marie KEZIMANA (Secrétaire générale de l’APFB), les participants ont souligné que le nombre des filles qui abandonnent l’école va en crescendo. Parmi les causes citées, figurent entre autres la « désertion » parentale, le manque d’accompagnement des élèves après l’école, les mentalités populaires comme quoi « même ceux qui étudient ne parviennent pas à avoir un emploi », une faible estime de soi des jeunes filles qui préfèrent la richesse facile des maris au lieu de travailler dur pour devenir autonome financièrement, le manque des serviettes hygiéniques durant les périodes menstruelles, la pauvreté au sein des ménage, les grossesses non désirées.
D’autres participants ont souligné aussi la culture burundaise qui enseigne la fille être une femme de ménage « on nous enseigne a être des femmes parfaites au lieu de nous enseigner comment travailler dur et devenir autonomes financièrement », a martelé Clarisse IRAKOZE, jeune fille membre du mouvement MAJ de l’ABUBEF.
Selon Mme Sylvinie, « Gender specilist » à PNUD Burundi, la situation que montre les données sur les abandons scolaires des filles au Burundi est alarmante car, chaque jeune fille qui est engrossée en milieu scolaire est n viol car, les élèves en soi, étant encore sur le bas de l’école n’ont pas la capacité de consentir aux rapports sexuels.
Pour faire face à ce défi, les participants ont décidé de conjuguer les efforts afin de maximiser leur impact dans la lutte contre les abandons scolaires des filles. C’est ainsi qu’ils ont institué une plateforme avec un plan d’action conjointe triennale qui sera piloté par l’APFB et le PNUD Burundi.
L’APFB continue la vulgarisation des textes législatifs internationaux, Régionaux et nationaux de protection et de promotion des droits des femmes et l’égalité de genre en province Bujumbura et Bubanza à l’endroit des jeunes filles en milieu scolaire. Malgré l’existence de ces outils, leur mise en œuvre reste problématique du fait que la plupart des victimes ne les connaissent pas.
En date du 20 février et 27 février 2021, l’APFB a organisé une formation sur la loi n° 1/13 du 22 septembre 2016 portant prévention, protection des victimes et la répression de violences basées sur le genre. Cette formation a été organisée à l’intention des jeunes adolescents venus de la province de Bujumbura rural et Bubanza. Chaque province a été représentée par 3 écoles dont chacune comprenait 30 élèves accompagnés d’un Directeur et d’un encadreur.
L’objectif de la formation était de conscientiser la jeunesse en général et les jeunes filles adolescentes en particulier sur cette loi spécifique et à fournir aux participants des connaissances de base sur le concept genre. La formation a vu la participation de 180 élèves au total avec leurs directeurs et encadreurs provenant de deux provinces Bubanza et Bujumbura, et celle-ci s’est déroulée dans les salles de Stella Matutina en Mairie de Bujumbura.
Les participants ont connu que l’origine de tout traitement inégalitaire commence en famille suite à l’éducation de base animée par la culture, la coutume et non liée à la vie quotidienne ou à la réalité des choses à l’égard des éduqués (garçons et filles).
L’activité a été financée par Global Fund For Women, dans le cadre du projet « le leadership féminin, promotion des droits humains et l’entrepreneuriat chez les adolescentes ».
L’ Association pour la Promotion de la Fille Burundaise APFB en sigle, sous l’appui de ONUFEMMES Burunsi a dispensées en 4 communes dont Bukirasazi et Nyarusange de la Province Gitega ainsi que dans les communes Bukemba et Giharo de la province Rutana des formations sur l’Approche « Men as Parteners, MAP ». Cet approche insiste sur la collaboration des jeunes garçons et filles dans la lutte contre les VSGB. Après ces formations, les bénéficiaires ont créé des clubs permanents de lutte contre les violences basées sur le genre qui se réunissent régulièrement. Durant les activités de ces clubs, les pairs éducateurs partagent leurs connaissances aux autres jeunes sur la lutte contre les violences basée sur le genre. C’est une occasion aussi de discuter sur le rôle de la jeunesse dans la lutte contre les VSBG. Selon un programme bien établi, ces jeunes développent différents sujets dont les mariages précoces, l’éducation poussée pour les jeunes filles, etc.
Au total 120 pairs éducateur ont bénéficiés ces formations et ont à leurs tour pu partager les connaissances acquises à 1 200 bénéficiaires grâce à l’appui matériel de l’APFB en partenariat avec ONUFEMMES Burundi. Grâce à la méthodologie de la père éducation, chaque pair éducateur a sensibilisé 10 autres jeunes.
Les participations des jeunes dans les activités des clubs permanent sur la lutte contre les violences basées sur le genre contribuent dans la transformation positives de certaines normes sociales discriminatoires au sein des ménages comme le témoigne Mademoiselle Godeliève de la zone Buhoro, colline Bihingi, de 25 ans :
» Avant que je bénéficie la formation sur l’approche MAP, les tâches étaient séparées dans notre famille. Il y avait celles réservées aux garçons et d’autres aux filles. Lors des séances de sensibilisation, mon frère avait répondu présent à notre invitation comme tant d’autres jeunes de notre entourage mais, lui était venu non pas par ce qu’il s’y intéresser, mais plutôt par curiosité de ce que j’allais partager. Arrivé à la maison, mon frère m’a approché et m’a parlé qu’il a retenu quelque chose d’important en rapport avec les questions d’ inégalités de genre qui se remarquent dans la vie courante et même dans notre famille. En terminant notre dialogue, il a fini par me faire promesse de m’aider dans tous les travaux ménagers reconnaissant ainsi l’injuste inégalité dans la séparation des tâches à la maison ». Pour plus de d’information sur l’impact de ces activités voir
OBJECTIFS
Globalement, l’APFB vise à promouvoir la fille dans tous les domaines : en politique en passant par l’économie et le social.
Spécifiquement, elle se propose de:
HISTORIQUE
La création de l’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise APFB a été l’initiative d’un petit nombre de filles étudiantes qui étaient déjà engagées aux mouvements associatifs de jeunes et de femmes. Elles étaient préoccupées par la faible participation de leurs sœurs dans les instances de prise de décision.
MISSION DE L’APFB
L’APFB cherche à éveiller une prise de conscience active chez la jeune fille burundaise sur le rôle qu’elle doit jouer dans la vie sociale, économique et politique de la Nation.