Le plus grand défi pour le Burundi en matière de climat, selon Samuel Ndayiragije
La biodiversité du Burundi est « très menacée » par diverses pratiques anti-environnementales en dépit de son « immense richesse », a déclaré mercredi dans un point de presse Samuel Ndayiragije, directeur général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE).
Les défrichements culturaux, les feux de brousse, la chasse, la pêche illicite, l’orpaillage, et les plantes envahissantes, sont parmi les pratiques déplorées par M. Ndayiragije, lors du point de presse dans le cadre de la commémoration de la Journée Mondiale de la Diversité Biologique, édition 2017.
« En dépit de cette situation, le Burundi abrite une riche biodiversité riche aujourd’hui estimée à 7.038 espèces végétales et animales dont 4.798 pour la flore et 2.240 pour la faune », a-t-il précisé.
La faune « sauvage » a particulièrement souffert de la régression de ses habitats naturels, a-t-il déploré en évoquant spécialement l’état des lieux sur la diversité faunistique au niveau des réserves naturelles forestières de Kibira (nord), Ruvubu (est) et de Rusizi (ouest), ainsi que le paysage aquatique des lacs burundais nordiques (Rweru, Rwihinda et Cohoha).
Au sujet des espèces animales victimes des menaces anti-environnementales, M. Ndayiragije a relevé entre autres, 12 espèces de mammifères déjà disparues, et 203 autres espèces dont 26 en voie de disparition, 64 en danger et 83 dans un état de vulnérabilité.
« La situation prévalant au sein de la réserve naturelle forestière de Ruvubu, où des animaux sauvages ne sont trouvés que dans les deux communes de Buhinyuza et de Kigamba faisant respectivement frontière entre les provinces de Muyinga (nord-est) et de Cankuzo (est), alors que jadis leur présence avait une forte visibilité dans neuf communes réparties sur ces provinces burundaises, illustre on ne peut plus claire la déchéance faunistique au Burundi », a-t-il expliqué.
S’agissant de la diversité floristique, le directeur général Ndayiragije a laissé entendre que sur les 4.798 espèces végétales déjà identifiés à ce jour et au sein desquels on distingue trois variétés (flore agale, microflore et flore vasculaire), 26 espèces sont en voie de disparition, 35 en danger et 35 autres dans un état de vulnérabilité particulièrement au sein des aires protégées couvertes.
« Là où le bât blesse en ce qui concerne la diversité floristique au Burundi, c’est que les connaissances actuelles en la matière, restent tout de même fragmentaires malgré les nombreuses explorations botaniques déjà réalisées », a-t-il fait remarquer.
Pour lui, la biodiversité burundaise souffre également d’autres facteurs additionnels jugés « profonds » comme la mauvaise gouvernance, la surpopulation, le manque d’investissement et le fait d’être non intégré dans les secteurs et programmes locaux de développement et de protection environnementaux.
De son côté, Vénuste Ntirampaga, représentant de l’ONG burundaise COPROBI (Complexe pour la Promotion de la Biodiversité), a estimé que ces espèces animales en voie de disparition au Burundi, « sont d’une importance incontournable en ce sens qu’elles contribuent à protéger la santé des Burundais, tout en favorisant les innovations techniques ».
Pour lui, le Burundi gagnerait également à ce que les hommes et les femmes de ce pays fassent la part des choses, en sachant concilier les activités portant sur l’exploitation de la nature par les hommes et celles relatives au respect et à la protection de l’environnement.
C’est pourquoi, a-t-il recommandé, pour garantir de bons entretiens des réserves naturelles forestières existant dans le pays, et ce parfois depuis des temps immémoriaux, les enfants burundais devraient être formés et éduqués dès le bas âge, à la conservation et à la protection des espèces végétales et animales menacées de disparition.
Référence: http://french.china.org.cn/foreign/txt/2017-05/25/content_40884210.htm